Centrafrique : les évêques mobilisés contre la sorcellerie

Les évêques de Centrafrique réaffirment qu’aujourd’hui encore la sorcellerie connait une recrudescence sur toute l’étendue du territoire ; elle affecte toutes les couches de la société, alors que l'autorité de l’Etat peine à s’exercer, cédant la place à la justice privée et à la vindicte populaire. 

« Face à cette situation, certains de nos chrétiens perdent les repères de leur foi et s’adonnent au syncrétisme. Ils se réfèrent plutôt aux nganga et aux charlatans. Que font-ils donc de leur foi en Dieu à qui rien n’est impossible ? », interrogent les pasteurs de l’Eglise du pays. 

Pour ces évêques, la mise en œuvre d’une justice forte, garante du droit pour les victimes, pourra venir plus efficacement à bout de ce fléau qui cause tant de morts dans des familles. 

Mais cela ne saurait suffire : avant tout, la lutte contre la sorcellerie passe pour « nous croyants, par l’approfondissement de la foi, de la prière, de l’amour et du pardon », concluent-ils. Certes, mais il faut aussi prendre des mesures fortes pour condamner ces pratiques, excommunier sorciers et ceux qui consultent leurs augures ou mettent en pratique leurs sortilèges, déraciner le paganisme en cessant d'entretenir des dialogues coupables avec des représentants de cultes infidèles.