L’Eglise sous pression en Erythrée

Source: FSSPX Actualités

Asmara, capitale de l'Erythrée.

Dans un témoignage publié le 13 janvier 2018 par l’agence Fides, le père Mussie Zerai, qui fut aumônier des Erythréens présents en Europe, dénonce « une persécution des confessions religieuses, et en particulier de l’Eglise catholique » par le président-dictateur Issayas Afewerki, en poste depuis 1993.

Selon lui, « l’objectif du régime est d’empêcher les religions d’avoir une influence dans la société, non pas en interdisant le culte, mais les activités sociales ».

Le prêtre explique que « depuis 1995 est en vigueur dans le pays une loi selon laquelle l’Etat concentre entre ses mains l’ensemble des activités sociales. Ces dernières ne peuvent donc être menées par des institutions privées et pas même religieuses. Jusqu’ici, la norme a été appliquée de manière légère (…). Cependant, on a noté une accélération au cours de ces derniers mois.» Les fonctionnaires ont ainsi décrété la fermeture de cinq cliniques catholiques. Dans la ville d’Asmara, la capitale, le petit séminaire a été fermé..

« A Xonora, par exemple, a été fermé le seul dispensaire en fonction qui était géré par des catholiques », détaille le P. Zerai. « A Dekemhare et à Mendefera, les autorités ont interdit l’activité des centres médicaux catholiques en affirmant qu’ils faisaient double emploi avec ceux de l’Etat. En réalité, les structures publiques ne fonctionnent pas. Elles ne disposent pas de médicaments, ne peuvent opérer par manque d’appareillages adaptés et souvent elles sont même privées d’énergie électrique.»

L'Erythrée, petit pays de 6 millions d'habitants de la corne de l'Afrique, a obtenu son indépendance en 1993 à la suite de trente années de guerre contre le voisin éthiopien. Selon un rapport de l'ONG Amnesty International publié en 2013, les conditions politiques du pays sont dignes des pires dictatures communistes : prisonniers politiques, persécutions religieuses, conditions de détention déplorables, parti unique, enfants soldats... D’après le P. Mussie Zerai, la situation ne semble pas en voie d’amélioration.