Un synode pour l’Allemazonie

Source: FSSPX Actualités

A peine le synode sur l’Amazonie (6-27 octobre 2019) est-il achevé que deux déclarations émanant de prêtres germanophones manifestent, si besoin était, l’influence prépondérante des pays des bords du Rhin sur ce synode. 

Dans leur document final, les pères synodaux ont ouvert la porte à l’ordination d’hommes mariés et l’accès des femmes à certains ministères. Le 5 novembre, les vicaires généraux de dix diocèses allemands estiment, dans une lettre ouverte, qu’une « réforme fondamentale est essentielle » : « nous nous attendons à ce que les résultats du chemin synodal modifient considérablement notre pratique actuelle », écrivent-ils, sans omettre de préciser : « nous voulons et sommes ouverts à de tels changements. De plus, nous sommes prêts, en tant que responsables administratifs dans nos diocèses, de même que nos évêques, à mettre en œuvre les décisions de réforme. » Cette lettre ouverte paraît à la veille du « chemin synodal » allemand qui doit durer deux ans.  

Pendant ces deux années, les laïcs progressistes du ZdK (Zentralkomitee der deutschen Katholiken) travailleront en étroite collaboration avec les évêques allemands. Le ZdK soutient ouvertement la fin du célibat sacerdotal et l’ordination des femmes. 

Le 8 novembre, plus de 2000 personnes avaient signé la pétition en ligne « Amazonien auch bei uns ! » (l’Amazonie aussi chez nous !) qui demande, dans l’espace germanophone, l’ordination sacerdotale d’hommes mariés et le diaconat féminin. Cette pétition lancée par Paul Zulehner, prêtre et ancien professeur de théologie pastorale à l’Université de Vienne, ne parle pas de l’ordination de « viri probati » (des hommes mariés ayant fait leurs preuves), mais de « personæ probatæ », pour pouvoir inclure les femmes. 

Le site hispanophone InfoVaticana du 23 octobre soulignait à juste titre le paradoxe de ce « synode sur l’Amazonie destiné à répondre, en réalité, à des demandes pastorales et doctrinales d’Allemagne et autres Eglises de l’Ancien Monde ».  

Il est clair que le synode sur l’Amazonie ne s’est pas achevé le 27 octobre, mais qu’il poursuivra son œuvre destructrice avec le « chemin synodal » allemand. L’Amazonie n’était qu’un détour tactique, le synode revient à sa source germanique pour préparer une Eglise « à visage allemazonien », celui d’une Pachamama de bois contemplant de son regard vide des prêtres mariés et des femmes diacres. 

Jusqu’à ce qu’un nouveau Polyeucte se lève et rejette le néo-paganisme sirupeux et le syncrétisme poisseux : 

          Portez à vos païens, portez à vos idoles 

          Le sucre empoisonné que sèment vos paroles. 

          Un chrétien ne craint rien, ne dissimule rien : 

         Aux yeux de tout le monde il est toujours chrétien. 

Abbé Alain Lorans