Les prophéties de l’Evangile sur les derniers temps par la bouche de la Vérité incarnée et de ses Apôtres, se réalisent de jour en jour davantage.
LETTRE AUX AMIS ET BIENFAITEURS n°32
- abbé Schmidberger, 24 février 1987 -
Chers Amis et Bienfaiteurs,
Les prophéties de l’Evangile sur les derniers temps par la bouche de la Vérité incarnée et de ses Apôtres, se réalisent de jour en jour davantage :
- l’annonce des faux prophètes qui opèrent de grands signes et prodiges de telle façon que même les élus, si c’était possible, seraient séduits ;
- le refroidissement de la charité, l’établissement mondial du mensonge, de l’impiété, le déferlement de l’anarchie, l’aveuglement des esprits et l’endurcissement des cœurs ;
- l’apostasie générale de la foi révélée en un Dieu Trinité et en Celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ ;
- la propagation d’une nouvelle religion du pur humanisme, de l’amour, de la tolérance, de la paix et du progrès, qui persécute les adhérents de la doctrine traditionnelle ;
- la manifestation des précurseurs de l’Antéchrist jusqu’à ce qu’il vienne lui- même “s’asseoir dans le sanctuaire de Dieu, et à se présenter comme s’il était Dieu”.
Qu’on lise dans ce but, en les replaçant dans le contexte de tout l’Evangile, les passages suivants : Mt. 24 ; Jn 16, 1-4 ; II Thés. 2, 3-12 ; I Thés. 5,3 ; II Tim. 3, 1-5 ; 4, 3-5 ; I Jn 2, 18-25 ; 4, 1-6 ; Apo. 12.
N’est-ce pas le Concile Vatican II qui a sanctionné cette évolution dans ses lignes principales ?
- Le décret sur la liberté religieuse sécularise toute la société ; en effet, si l’Etat et la société ont le devoir de tolérer toute erreur, pourquoi alors l’individu devrait-il encore s’orienter d’après la Croix du Christ et la porter ? Ce décret est comme le bannissement d’un Dieu jusqu’alors présent sur cette terre dans la vie des individus et des nations.
- Avec le décret sur l’œcuménisme, le dogme « hors de l’Eglise point de salut » a été abandonné dans son contenu essentiel. La question de la vérité et de la foi est désormais subordonnée à des valeurs comme la compréhension, le dialogue, l’équilibre et la paix. Il ne reste plus qu’un petit pas jusqu’au relativisme religieux, car si le Saint Esprit « a daigné accepter les autres confessions religieuses comme moyens de salut », alors le Christ n’a pas fondé une seule Eglise et notre Credo est nul.
- Le décret sur les religions non-chrétiennes leur donne dans l’économie du salut, une place positive au moins implicitement d’après le contexte et l’orientation générale. Alors tout ordre surnaturel doit nécessairement s’effondrer et le plan d’établissement d’une super-église mondiale, d’une seule religion de l’humanité, en résulte tout naturellement. Ces activités diaboliques, la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich en avait eu la vision il y a plus de cent cinquante ans : « ils ont construit une grande église curieuse et extraordinaire ; là tous, les protestants, les catholiques, et toutes les sectes, devraient s’y trouver unis avec les mêmes droits, et ils devraient former une vraie communion des non-saints et devenir un seul troupeau et un seul pasteur ». Une nouvelle construction de la tour de Babel pire que la première est donc en train de se faire. (A.-C. Emmerich, Les mystères de l’Ancienne Alliance, Noé et sa descendance).
- Finalement le décret sur l’Eglise dans le monde moderne nous donne de l’avenir et du salut une vue optimiste tout à fait fausse : le paradis sur terre semble être accessible sur les paroles du Sauveur : « Le chemin difficile et la porte étroite », le monde ennemi de Dieu, la sauvegarde des chrétiens contre sa corruption, appartiennent définitivement au passé. C’est à juste titre que le cardinal Ratzinger a désigné ce document comme un anti-Syllabus, un document donc qui est diamétralement opposé à la doctrine traditionnelle des Papes comme aux témoignages des martyrs, des confesseurs et des docteurs de l’Eglise.
Chers amis et bienfaiteurs, le combat auquel nous nous livrons aujourd’hui est le point culminant de cette opposition qui dure depuis au moins deux cents ans, au sein même de l’Eglise, entre ceux qui sont fidèles et les libéraux. Et pendant ce temps se réalisent mot à mot devant nos yeux les annonces de Notre Dame à Fatima. Si donc dans ce temps de confusion on nous dit : « voici le Christ », n’allons pas voir cette nouvelle religion humaniste, et ne nous attachons pas non plus à des voyants et à des messages douteux, mais rassemblons-nous autour de nos autels : « voici qu’il est là », ne le croyons pas, mais cherchons-le plutôt dans la doctrine immuable de l’Eglise, dans le catéchisme du Concile de Trente, dans les sacrements tels que nos parents les ont reçus, et aussi dans le Rosaire. « Christus heri, hodie et in sæcula », ces paroles nous nous les répétons toujours. Le Christ est Dieu, et Dieu ne peut pas changer, II n’est ni libéral, ni moderniste, ni œcuménique, ni pentecôtiste, mais catholique.
Et puisque l’Evangile est écrit et l’Eglise instituée afin que nous croyons à la divinité du Christ et que nous ayons la vie éternelle, puisqu’il est impossible de plaire à Dieu sans la foi, nous ne craignons aucun effort pour réaliser, à la mesure de nos faibles forces, l’ordre de mission de Notre Seigneur : « allez dans le monde entier, prêchez l’Evangile à toute créature, celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé, celui qui ne croira pas, sera condamné » (Mc 16, 15-16). En effet, la vraie charité chrétienne est celle-ci : faire abandonner leur mauvais chemin à ceux qui sont dans l’erreur et dans de fausses religions, afin de les conduire à Celui qui seul est la Voie, la Vérité et la Vie et sans lequel personne n’arrive au Père (Jn 14,6).
C’est pour la foi et la vie surnaturelle seules que nous avons ouvert le 5 octobre 1986 le séminaire International Saint-Curé d’Ars à Flavigny ; c’est pour la foi et la vie de Dieu dans les âmes que nous pensons, en automne, ouvrir le séminaire Saint-Joseph à Libreville (Gabon) et le séminaire de la Sainte-Croix en Australie, ainsi que préparer le séminaire Saint-Thomas Apôtre au Sud de l’Inde.
Voici le témoignage tout récent d’un jeune officier dans une lettre adressée à Mgr Lefebvre :
« Ce qui arrive à de nombreux fidèles m’est arrivé : le doute sur les vérités fondamentales s’est installé, la tiédeur et l’indifférence m’ont gagné petit à petit. Satan réussissait dans ma pauvre âme son coup de maître habituel.
Il a fallu également la rencontre et l’amitié de …, ses conseils de lecture et deux visites à Ecône, lors des ordinations au diaconat et au sacerdoce, pour que le retour s’opère en moi et mon épouse.
Il a fallu également un pauvre vieux curé, fatigué, diminué physiquement, perdu dans un minuscule village (…), mais resté fidèle à la messe de son ordination, pour que cette si belle vie de la Grâce vienne à nouveau nous habiter.
Suivant toujours les conseils de mon ami, j’ai été cet été suivre une retraite au Prieuré… J’y ai vécu une véritable conversion. Ce jour-là, le démon a connu sa plus belle défaite sur moi, grâce à la Miséricorde Infinie de Notre Seigneur, bien entendu, mais aussi grâce à la fidélité de vos prêtres : fidélité à son Amour pour les hommes, certes, et surtout à Son Enseignement, Son Evangile ; en un mot, fidélité à leur sacerdoce. J’y ai découvert, en fait, toute votre œuvre, Monseigneur. J’ai très bien compris que la Sainte Volonté de Notre Seigneur passait immanquablement par vous et votre œuvre, si merveilleuse.
Aussi, c’est en véritable fils que je viens m’agenouiller à vos pieds et vous exprimer ma profonde reconnaissance ainsi que celle de mon épouse et notre attachement sans réserve. »
Dieu seul sait de combien d’efforts, de prières et de sacrifices toute cette expansion est payée, combien nous dépensons nos forces vives dans ce combat avec les Puissances des Ténèbres, et combien vous, chers amis, participez à cette œuvre de la Rédemption. La récompense promise est grande, c’est Dieu lui-même.
« Frères, soyez sobres et vigilants, car votre adversaire le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi », ce sont les paroles que l’Eglise adresse chaque soir, dans son Office, à ses enfants.
Pour obtenir toutes ces grandes grâces par l’intercession du Cœur Immaculé de Marie, nous voulons en la fête de ce Cœur Immaculé, le 22 août 1987, nous retrouver au pied de notre Dame à Fatima pour lui renouveler, avec un dévouement filial, la Consécration du monde, et spécialement de la Russie, ainsi que la Consécration de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Rickenbach, en la fête de saint Mathias, Apôtre, le 24 février 1987
Abbé Franz Schmidberger
Supérieur Général