Lettre du Supérieur - District d'Afrique 2017/04

De l’ombre à la blafarde lumière

 

La Fraternité et la Tradition catholique furent durant de longues années considérées comme de véritables parias de l’Eglise catholique officielle, mais depuis une dizaine d’années, on montre un certain intérêt devant nos œuvres ! D’où vient ce changement climatique ? Réel celui-ci !

A l’époque, Ecône – comme on disait alors - et tous ses amis faisaient les gros titres des journaux qui avec l’art qu’on leur connaît, manifestaient soit la désobéissance, soit la schismatisation, soit l’intégristisation de nos milieux.

Aux chœurs des médias, venaient s’ajouter, sans retenue aucune mais avec une complaisance mesurée, le fiel de certaines têtes mitrées, puis à leur suite les clercs ayant acquis certaines places prestigieuses et désirant montrer l’inéluctable des acquis sociaux de Vatican II.

 

  • Vint la libéralisation de la Messe de toujours qui avait été tenue captive par trois papes successifs !
  • Vint la levée des pseudos excommunications contre les évêques de la Fraternité.
  • Vint la possibilité pour tous les fidèles catholiques d’être entendus en confession par un prêtre de la Tradition.
  • Et pour finir, vint encore la possibilité pour les prêtres de recevoir les échanges de consentements des époux.

N’a-t-on pas dû faire d’immenses compromis pour recevoir tous ces cadeaux romains ? Nada, tous ces vint vinrent que nous sommes restés vindicatifs comme au début. Nous n’avons cessé de demander ces droits pour la Tradition catholique.

Alors de la haine la plus profonde, qui ne voyait rien hors des lunettes d’un conciliarisme destructeur ; on est passé à un certain respect, car on regardait ce que nous faisions ; et puis nous voilà dans une certaine demande : venez nous aider contre les modernistes ! (sic) parce que certains cardinaux et évêques, le pape peut-être, ont remarqué combien l’Eglise montrait de faiblesses à notre époque !

Que nous réserve l’avenir ?, et bien attendons la suite ! Si le grand prêtre Caïphe a pu prophétiser alors qu’il était un grand criminel… n’est-ce pas possible qu’un pape puisse faire du bien malgré son efficacité à détruire l’Eglise ? Tout est possible avec le Bon Dieu ! Et nous savons combien le Bon Dieu aime la Tradition ! Il saura prendre les moyens pour rétablir son Eglise sur son socle millénaire qu’est cette même Tradition.

Mais je crois surtout qu’il faut user de cet argumentation envers tous les clercs que nous pouvons rencontrer et leur demander… pourquoi nous a-t-on offert toutes ces générosités si nous n’étions qu’un facteur de trouble empêchant la saine réforme voulue par l’aggiornamento du concile ? On ne se réconcilie pas avec le poison, avec la zizanie, avec le mensonge, avec les empêcheurs de tourner en rond ! Mais on tente de faire retrouver ses droits au frère spolié, à l’ami trahi, au confrère trompé… par petite touche pour éviter de trop manifester combien l’injustice était flagrante ! De la condamnation au dédommagement le chemin est décidément bien sinueux !

Tout ce qui redonne place à la justice doit être salué, avec l’espérance qu’elle puisse se résoudre jusqu’au bout... lorsque ROME se sera réapproprié sa propre Tradition qui lui donne toute sa raison d’être.

Abbé Henry Wuilloud, Semaine Sainte 2017